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MICKAËL MARTIN
Uchi Deshi de Tamura Nobuyoshi Shihan
Fondateur de Meïwakan Aïkido
6°dan
Interview Mickaël Martin Novembre 2013
Réalisé par Ivan Bel
Faut-il présenter encore Mickaël Martin ? A mon sens, oui. Tout d’abord parce que c’est un des enseignants d’aïkido qui mérite d’être mieux connu que ce qu’il est. Ensuite, parce que son parcours l’a amené a être le dernier élève de Tamura senseï. C’est pourquoi il y a quelques mois, je lui ai demandé s’il accepterait de parler un peu de lui et de son expérience. C’est ce qu’il a fait avec pudeur et franchise à la fois.
Mickaël Martin, peux-tu nous parler un peu de toi ?
M.M. : Mmmh, il n’y a pas grand-chose à dire… Je suis né le 4 décembre 1975 à Hennebont en Bretagne.
C’est un peu court, mais cela correspond bien à ce que l’on dit de ta personnalité. Alors passons à autre chose. Dis moi, quand, dans quelles circonstances as-tu commencé les arts martiaux ?
M.M. : J’ai commencé l’Aïkido à l’âge de 13 ans dans un dojo en Bretagne à Lanester exactement, un peu au hasard sans savoir vraiment ce que c’était. J’ai regardé un cours, ça m’a plu et je me suis inscrit tout simplement.
Raconte-nous l’entraînement avec Toshiro Suga en Bretagne ?
M.M. : J’ai rencontré Toshiro j’avais 14 ans pendant un stage à Quintin il faisait souvent ses stages à cet endroit avant. Je crois qu’il revenait tout juste du Canada…
Il avait les cheveux un peu long, c’était rigolo… L’entraînement était très dur avec Toshiro, il voulait vraiment nous transmettre sa passion pour l’Aïkido mais aussi pour le Budo en général. Il était donc assez sévère et crois-moi, j’ai beaucoup souffert. Je me souviens encore de ses yonkyo si fort que je ne pouvais pas écrire le lendemain à l’école. J’ai pratiqué quotidiennement avec lui jusqu’à mon arrivée à Shumeïkan, soit environ une dizaine d’années. Pendant tout ce temps je n’ai jamais eu les coudes lisses, ils étaient toujours brûlés avec les tatamis comme les épaules la plupart du temps… et de temps en temps le visage aussi qui était le témoignage de certains ikkyo bien plantés.
Bon sang, et après tout cela tu ne lui en a pas voulu ?
M.M. : Non, au contraire. Toshiro est une personne que j’aime beaucoup, qui m’a beaucoup aidé et apporté dans l’Aïkido. Il m’a toujours soutenu en toutes circonstances et je lui serais toujours reconnaissant de ce qu’il m’a appris. J’invite toutes les personnes qui ne le connaissent pas à le rencontrer.
A quel moment as-tu rencontré maître Tamura ? Que s’est-il passé alors ?
M.M. : J’ai rencontré Tamura senseï lors du stage de Lesneven, j’avais 15 ans. A cette époque il y avait aussi Yamada senseï, qui vient toujours bien sûr, mais il y avait aussi Kanaï senseï qui m’impressionnait beaucoup par sa puissance et le charisme qu’il dégageait. Je ne me souviens plus vraiment de ce que j’ai pu ressentir, j’étais jeune !! Et tous m’impressionnaient.
Comment t’es venu l’idée de devenir son deshi ? Comment cela s’est passé avec Tamura Senseï ?
M.M. : Je n’ai pas voulu devenir son élève, je ne savais même pas que c’était possible. En fait, ça c’est fait vraiment par hasard. J’avais une bonne relation avec Tamura senseï le courant passait bien sans doute parce que j’étais jeune et comme il n’y avait pas beaucoup de jeune à cette époque c’était facile d’être repéré. J’étais quasiment à tous ses stages et puis il m’a connu j’avais à peine 15 ans.
Avant que je sois à l’ENA il y avait une personne déjà sur place qui s’appelait Bernard. C’est quelqu’un de très sympathique qui m’avait dit que quand il quitterait l’ENA il me tiendrait au courant. Et c’est ce qu’il a fait. Du coup, j’ai tout de suite écrit à l’ENA et au même moment un jour pendant le stage de Lesneven, Maître Tamura m’a juste proposé de venir dans son dojo. Sacrée coïncidence ! Bien sûr, j’ai dit oui. Environ deux semaines après le stage de Lesneven j’étais à Bras en juillet 2002. Je n’avais que ma voiture et mes keikogi.
Parle nous un peu de la vie et l’entraînement que tu suivais au shumeïkan ? Comment intervenait maître Tamura ?
M.M. : J’ai passé de très bons moments comme des moments très difficiles. Du côté ENA ça allait…
Mais avec Maître Tamura c’était très compliqué surtout au début. Il était très dur avec moi, et parfois je le trouvais injuste. Il était très rabaissant envers moi devant les autres. Par exemple, quand je prenais sa valise il me disait « laisse les anciens s’en occuper » et juste après il me disait « qu’est ce que tu attends ! C’est à toi de prendre la valise pas à eux. C’est toi le jeune« . Ou encore il me demandait « combien y a t’il de personnes dans la salle« ? Je lui disais le chiffre que je pensais et si je me trompais il me répondait d’un air sévère : « t’es mort !!! Si t’es pas capable de voir ou sentir ça, t’es mort« . Souvent il faisait ça, il me testait la plupart du temps au Shumeïkan mais ça lui arrivait de le faire aussi dans les stages, les stages d’été surtout.
Et là j’avais la haine contre lui. Mais je ne comprenais pas son enseignement à ce moment-là J’en avais juste marre qu’il s’en prenne à moi surtout. Maintenant je comprends qu’il m’enseignait l’Aïkido comme un Budo dans la vie de tous les jours et pas seulement à apprendre à bien faire ikkyo etc…
Effectivement, pas facile à vivre. Mais j’imagine qu’il y avait aussi de bons moments.
M.M. : Pour l’entraînement c’était à moi de venir chercher son enseignement. Un jour, j’étais sur le tatami il était environ 15 heures je faisais des suburi. Et là par surprise Maître Tamura entre dans le dojo et me dit « tu fais quoi ? ». Puis, il est resté environ 1 heure avec moi à faire des armes. C’était un vrai bonheur pour moi de pouvoir pratiquer seul avec maître Tamura.
J’avais remarqué qu’il venait souvent vers 15 heures au dojo, et si j’étais sur le tatami il passait un peu de temps avec moi. Mais si je n’étais pas sur le tatami il passait au bureau fédéral me saluait et rentrait chez lui ensuite. Ayant remarqué ça, j’étais tous les jours sur le tatami à la même heure. C’est comme ça que j’ai pu apprendre directement avec lui les armes et la base en aïkido pendant un peu plus de 8 années, jusqu’à son décès malheureusement.
Après une série d’élèves prestigieux comme Toshiro Suga, Daniel Toutain ou Jacques Bardet, ce n’était pas trop dur d’être « le petit dernier » auprès du maître ?
M.M. : Non pas du tout, car je ne me suis jamais senti comme le petit dernier. Je ne pensais pas à ça d’ailleurs !! Et eux même ne me l’ont jamais fait ressentir. J’ai toujours eu le soutien de Toshiro qui m’encourageait à rester auprès de Tamura senseï et aussi celui de Jacques Bardet qui continue toujours à me soutenir. Ce n’est pas comme certains qui ont plutôt essayé de m’éloigner de Tamura senseï par divers moyens… J’en ai voulu beaucoup à ces personnes pendant un bon moment. Aujourd’hui je n’ai pas oublié mais je suis passé à autre chose.
Ta vie était-elle celle d’un deshi ou d’un uchi-deshi ? Peux-tu nous raconter quelques anecdotes sur Tamura Senseï au quotidien ou dans ses déplacements au stage ?
M.M. : J’avais un petit studio pour moi au dojo et je vivais là. Je n’avais rien au début seulement mon keïkogi, je dormais sur un matelas pneumatique avec un duvet. Voilà tout ce que j’avais. Cette situation a duré environ une année et après mon confort s’est amélioré. Je ne pense pas que l’ENA me voyait comme uchi-deshi, même pas du tout, bien au contraire.
Mais la façon dont l’ENA gérait le dojo et celle dont Tamura senseï le voyait était complètement différente. En tout cas, c’est en tant que uchi-deshi que Tamura senseï me présentait aux autres senseï qui venaient visiter son dojo. D’ailleurs, je n’ai pas eu que des moments faciles avec lui, souvent il me disait « c’est comme ça qu’il faut faire quand on est uchi-deshi » Mes rapports étaient difficile avec lui, du coup au début c’était souvent sa femme qui m’expliquait ce qu’il fallait que je fasse ou une dame Japonaise qui venait de temps en temps au dojo. C’était je pense un problème de culture.
Une fois j’étais dehors au téléphone et Tamura senseï arrive au dojo avec une marmite. Bien sûr j’aurais tout de suite dû lui venir en aide et prendre la marmite, mais je ne l’ai pas fait. Il ne m’a rien dit sur le coup, mais après il s’est fâché contre moi et dit : « ça, c’est le rôle d’un uchi-deshi de venir en aide à son senseï« , je lui ai répondu que j’en avais marre de servir tout le monde et de faire tout ce qu’il voulait tout en étant souvent injuste avec moi. J’avais tout le corps qui tremblait de lui dire ça, je m’en souviens comme si c’était hier. Il m’a répondu que si ça ne me convenait pas, j’étais libre de partir. On ne s’est pas parlé pendant une semaine, il a dû penser que j’avais une tête dure de Breton. Et le mardi suivant il est venu un après-midi et m’a expliqué ce que c’était vraiment un uchi-deshi et ce qu’il attendait de moi. Depuis ce jour, nos relations se sont vraiment améliorées. On avait des discussions ensemble, on partageait beaucoup plus de choses et je pense qu’il me faisait confiance. Malheureusement même pas cinq ans après il décéda de son cancer.
Tu as dû croiser un bon nombre de grands noms de l’aïkido français comme international au Shumeïkan. Qu’en as-tu retiré ? Quelles expériences cela t’a apportées ?
Oui bien sûr j’ai vu tous les CEN de la FFAB, j’ai suivi tous les stages de haut niveau, les stages CEN et j’ai rencontré plusieurs maîtres Japonais comme Miyamoto S, Yamada S, Araï S, Chiba S, etc… J’en ai retiré de bonnes et de mauvaises choses. L’expérience que cela m’a apportée, je dirai, c’est la compréhension du Budo dans toutes ses formes.
Je vois que tu restes discret sur la question. Avais-tu conscience d’une fatigue ou d’un désaccord entre le maître et ce qu’il voyait de la part des pratiquants d’aïkido français, des autorités fédérales, des luttes entre courants ?
M.M. : Tamura senseï laissait les gens se construire eux même, avec leurs qualités et leurs défauts. Je sais qu’il aurait aimé avoir d’autres jeunes comme moi au dojo, mais de ce côté-là il n’était pas écouté. Certainement il devait y avoir des désaccords avec la fédération et autres, mais il ne me disait rien à ce propos.
Quelles étaient ses relations avec le Hombu Dojo ? Avec les autres maîtres d’aïkido à travers le monde ?
M.M. : Je n’en sais rien du tout. Je pense qu’il avait de bonnes relations avec le Hombu dojo ainsi qu’avec les autres maîtres à travers le monde. De temps en temps je l’entendais dire un tel est comme ceci ou comme cela, mais rien de plus.
En tant que deshi le plus proche de Tamura Senseï pendant 8 ans, as-tu souffert, transpiré, répété inlassablement ?
M.M. : Oui bien sûr j’ai répété inlassablement tous les jours et je continue toujours en pratiquant seul au dojo en dehors de mes cours. L’entraînement solitaire est pour moi un des meilleurs moyens qui permet de développer les sensations, de progresser par notre propre recherche sans être guidé par le senseï. C’est une étape qui ne faut pas abandonner car elle sculpte notre propre aïkido.
Bien sûr que j’ai souffert, mais pas tant sur le point technique où à l’entraînement. C’était plutôt moral. Car Tamura sensei était difficile à comprendre surtout au début. Il était très gentil avec moi, mais en même temps il était dur. Je ne comprenais pas ce qu’il voulait de moi ou ce que je devais faire. Au début il ne me parlait qu’en Japonais… j’en rigole encore.
Je l’ai compris plus tard, trop tard, car j’aurai pu apprendre plus encore si j’avais compris dès le début. Mais au lieu de chercher, je m’énervais en moi contre lui. Il m’a appris le Budo dans la vie de tous les jours par des exercices, à être plus vigilant, observateur, être là quand il faut, etc.
Sur le tatami quand j’étais seul avec lui on faisait toujours les mêmes exercices qu’il définissait comme les bases. Je pratiquais aussi les armes avec lui, ça, c’était plus difficile, car il était encore plus sévère.
A quel moment t’a-t-il confié les cours au shumeïkan ?
M.M. : J’ai enseigné au Shumeïkan dès mon arrivée au dojo.
Quoi ? Dès le début ?
M.M. : En fait, il y a les cours ENA qui étaient dirigés par Tamura senseï le mardi et mercredi soir et les cours du club résident au Shumeïkan qui sont dirigés par moi. Le club à été créé pour que l’ENA puisse délivrer des licences. C’est quand l’ENA a été créé que le Shumeïkan a disparu et est devenu juste le nom symbolique du bâtiment.
T’a-t-il donné une voie à suivre pour toi ou légué une mission pour l’aïkido en France ?
M.M. : Non rien du tout. Une fois je parlais avec lui dans le bureau de l’ENA et je lui disais que d’être resté toutes ces années au dojo, je n’avais pas pu continuer dans mes études. Je voulais être ostéopathe, j’ai dû arrêter pour rester au dojo. Et que je ne savais pas quoi faire après… Alors, je lui dis que j’essaierais de devenir professionnel en Aïkido. Il a souri et m’a répondu qu’il pensait que j’avais les qualités pour vivre de l’Aïkido. Mais il m’a fait comprendre que si je prenais ce chemin, l’Aïkido ne devait pas être un business comme beaucoup le font, mais que je m’engageais dans le Budo et que je devais respecter l’esprit de l’aïkido de O senseï. C’est un peu comme une mission !!! Je pense souvent à ça et j’essaie de le respecter le mieux possible.
Oui je le crois aussi. Quel trésor conserves-tu de ces années avec Tamura senseï ?
M.M. : Bien sûr je conserve avant tout, tous ces moments et souvenirs passés avec lui. Le plus difficile, je pense c’est de continuer sur son chemin. Les années passent et on a tendance à oublier… J’espère seulement que j’arriverai à le rendre tout simplement fier de moi. Il y a tellement de choses à dire, des souvenirs que j’ai, des anecdotes à raconter mais ce serait trop long de toutes les dire ici.
Toi qui a été proche du directeur technique de la FFAB, parlons un peu de politique.
La FFAB a connu pas mal de départs de grands professeurs depuis le décès de Tamura Senseï ? Pourquoi ? Etait-ce à prévoir ?
M.M. : Pourquoi ?! Je ne sais pas, la FFAB ne leur convenait plus certainement.
Etait-ce à prévoir ?! De mon point de vu oui je me doutais bien que certaines personnes allaient partir. Il s’est produit la même chose lorsque O Senseï fut décédé. Dans les autres courants on retrouve la même chose quand le maître n’est plus là, c’est à ce moment présent que les élèves ont leur liberté de pouvoir créer leurs propres écoles.
C’est leurs choix et je le respecte. De toute façon, c’est normal que des personnes arrivées à un certain niveau continuent d’évoluer par eux même avec leurs propres sensations, réflexions, etc. Ce qui n’est pas normal au contraire c’est de rester toujours caché derrière son Maître après trente ou quarante ans de pratique. C’est personnes-là n’ont pas fait le « shu ha ri »
Comment la FFAB va-t-elle assurer son avenir sans la présence du maître pour fédérer, face à un FFAAA omniprésente ?
M.M. : Et bien elle fera avec ce qu’elle a …
Quels scénarios sont prévus à la FFAB pour les prochaines années ?
M.M. : Je ne sais comment ça va se passer dans les prochaines années. Beaucoup de personnes critiquent la fédération, c’est vrai qu’il y a beaucoup de choses à changer et à améliorer, mais pour moi ceux qui ne sont pas bien dans la fédération qu’ils partent ou alors qu’ils restent en essayant de faire en sorte de rendre les choses meilleures. C’est l’image de l’aïkido de faire en sorte que les gens soient meilleurs et tout soit harmonieux non ?
As-tu un rôle au sein de la FFAB ?
M.M. : Je n’ai aucun rôle au sein de la fédération. Je n’ai pas d’envie particulière non plus, d’ailleurs on ne m’a jamais rien proposé directement jusqu’ici. Aujourd’hui, j’ai ma liberté et je veux la garder, je n’ai pas envie de m’exprimer par rapport à une vision fédérale. Je veux être libre de pratiquer comme je veux, ou je veux et avec qui je veux.
Tu viens de créer l’association Meïwakan, peux-tu nous en parler ?
M.M. : Il n’y a rien de compliqué, Meïwakan est tout simplement le nom de mon dojo. Il devrait voir le jour cette année sur Marseille si je trouve le local. C’est devenu important parce que beaucoup de personnes en France et à l’étranger ont voulu se joindre à moi et adhérer au dojo. Il y a des dojos qui sont partenaires à mon association dans 8 pays différents.
Pas mal. Alors, pourquoi l’as-tu créé, quel est le but ?
M.M. : J’ai créé Meïwakan tout simplement parce que je veux m’installer à Marseille, j’aime le Shumeïkan j’en garde pleins de souvenirs et ça va être dur de le quitter avec tous ces souvenirs dans ma tête. Mais ce n’est pas mon dojo, je ne suis pas libre de faire comme je veux, ce que je veux. Pour moi le Shumeikan ne fonctionne pas comme un dojo mais plutôt comme une structure d’accueil qui reçoit des stagiaires le week-end.
J’ai envie de développer plus loin mes idées, de mettre en action ce que j’ai pu recevoir de l’enseignement de Tamura sensei et pour ça il me faut mon dojo. Maître Tamura aurait aimé avoir un groupe de jeune prêt de lui, l’ENA ou la fédé voire les deux ne lui ont pas laissé cette opportunité. J’aimerai faire fonctionner mon dojo comme Tamura senseï l’aurait souhaité pour lui. Madame Tamura m’encourage et me soutient dans cette démarche, j’espère ne pas la décevoir.
Et dans le dojo il y aura aussi une petite surprise que je ne peux pas dévoiler maintenant, mais quand les gens viendront au Meïwakan ils ne pourront pas s’empêcher d’être curieux.
Zut, que de mystères ! Vivement l’ouverture. Je continue à t’embêter. Construis-tu une nouvelle fédération internationale ?
M.M. : Absolument pas !! (Rires) Étant donné qu’il existe déjà de nombreuses fédérations ou rassemblement de dojos, pourquoi en faire un de plus et morceler davantage le paysage de l’aïkido ? Ce n’est pas du tout une fédération, c’est une association qui représente mon dojo et ma pratique. Les personnes qui me suivent sont libres. Si elles sont partenaires de mon dojo c’est tout simplement parce qu’elles apprécient ce je fais et veulent tout simplement m’aider en me soutenant dans mon projet. Évidemment, on peut parler de rassemblement puisque des personnes et des dojos se joignent à moi, mais ils gardent leurs libertés autant que j’ai la mienne.
Vu que cette association s’est créée autour de ta personnalité, je vais te poser la même question qu’à Daniel Toutain il y a 2 ans quand il a monté son académie internationale : est-ce un moyen de jouer au gourou ou bien cherches-tu autre chose que le pouvoir ?
M.M. : Jouer au gourou n’est pas mon truc et le pouvoir je le laisse à ceux qui aiment les problèmes.
Avec tous les hauts gradés présents en France, est-ce que tu ne te sens pas un peu jeune pour tenir un groupe international ?
M.M. : Non pas du tout, dans deux ans j’aurai 40 ans, c’est même tard pour commencer à faire quelque chose. L’âge ou le grade ne veut rien dire, ce qui compte c’est la pratique, ce que l’on met vraiment dedans et l’esprit avec lequel on agit. Il faut être sincère et juste dans ce que l’on fait. Beaucoup de gens qui veulent réussir ne s’attardent qu’à leur image et l’entretienne pour donner de l’éclat à leur apparence. Même s’ils sont doués ils sont complètement en dehors de la voie. La plupart du temps si on creuse un peu derrière cette façade et que l’on voit leur véritable comportement on est souvent déçu.
Au début, justement quand on est jeune on veut se donner une image et être plus fort que les autres, je suis aussi passé par la, maintenant je sais ce que je veux faire et ou je veux allez.
Pour son démarrage, l’association Meïwakan compte déjà 13 dojos, c’est joli. As-tu déjà de nouvelles demandes ou intégrations en cours ?
M.M. : Non, tu as un train de retard. L’association compte aujourd’hui 21 dojos, je suis très heureux que ces personnes se soient rattachées à mon association. Oui j’ai des nouvelles demandes de la France, mais aussi de plus en plus de l’étranger.
Quelles sont les conditions pour faire partie du Meïwakan ?
M.M. : Aucune, c’est libre, tout le monde peut venir et sont les bienvenus. Il y a une adhésion de 20 € ou de 150 € (pour les bienfaiteurs du dojo) elle n’est pas obligatoire c’est seulement un don pour aider le dojo à vivre et à évoluer.
J’aime bien cette idée de liberté. Quelles sont les particularités proposées par cette association et que l’on ne trouve pas déjà ailleurs ?
M.M. : Difficile de faire dans l’original… il y a une newsletter pour les membres et une réduction sur les stages Meïwakan pour le moment. Ce côté sera plus développé quand le dojo sera ouvert.
Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, où peut-on suivre les stages que tu donnes ?
M.M. : Sur mon site internet meiwakan.fr il y a tous mes stages que je donne en France et à l’étranger. En Belgique notamment. De plus, chaque année je donne un stage d’une semaine en mars généralement au Shumeïkan à Bras, c’est un stage que j’apprécie beaucoup car le nombre est limité à 30 personnes, nous séjournons tous au dojo et la pratique est intensive. Il y a aussi le stage d’été à Aytré (La Rochelle sud) en juillet. Ces deux stages regroupent plusieurs nationalités de pratiquants, c’est pour moi un pur moment de plaisir.
Merci beaucoup Mickaël pour toutes tes réponses. Et excuse-moi d’avoir joué l’emmerdeur sur les questions politiques, mais au moins tout est clair.
M.M. : Même pas mal (rires).